Infidélité féminine : entre génotype et phénotype

Les hommes ont la réputation d’être plus infidèles que les femmes.

Et de fait, plusieurs statistiques / enquêtes / sondages confirment ce constat : le nombre d’hommes qui avouent avoir été infidèles est systématiquement plus élevé que pour les femmes.

Comment expliquer cette différence ?

Il parait difficile de dresser des règles formelles de ce point de vu.

Pour autant, certaines études (menées dans le cadre de travaux scientifiques, universitaires, sociologiques etc) nous proposent quelques pistes de réflexion.

Facteurs génotypes : le regard des scientifiques

Certains généticiens considèrent que les hommes seraient porteurs des gènes potentiellement liés à l’infidélité.

– Une étude du Karolinska Institut à Stockholm laisse penser que la variante du gène allèle 334 (présent chez 4 suédois sur 10) aurait une influence considérable sur le comportement affectif / sexuel de l’homme.
– Autre étude sur le sujet, les travaux du professeur Justin Garcia de l’Université d’Etat de New York qui explique qu’une variante du gène DRD4 pouvait stimuler la production de dopamine, et par extension stimuler le désir éprouvé lors de relations sexuelles en couple ou en dehors du couple …
– Jared Diamond – professeur de physiologie à la faculté de médecine de Los Angeles – défend pour sa part une vision qui met en avant le rôle l’instinct de reproduction. Selon lui, les hommes seraient génétiquement programmés pour obéir à cet instinct (diversifier / multiplier leurs relations sexuelles).

Facteurs phénotypes : le regard des sociologues

L’infidélité entre en conflit avec notre conception de l’amour, du couple, de la sexualité, des rapports sociaux de sexe …

Les femmes tromperaient avant tout pour des raisons affectives et les hommes pour des raisons physiques (Yvon Dallaire, La réalité de l’infidélité)…

Elles semblent attacher plus d’importance aux aspects émotionnels que les hommes. Elles ont souvent besoin d’aimer et d’être aimées pour succomber aux sirènes de l’adultère.

Il leur sera généralement plus difficile de vivre une relation extraconjugale dans la mesure où ces situations engendrent un conflit émotionnel plus important que chez les hommes.

Dans le même ordre d’idée, les hommes souhaitent souvent satisfaire un besoin ponctuel. Or les femmes décident en général de tromper leur mari lorsque la situation de couple se dégrade … « ‘Accidentelle’ du côté des hommes, l’infidélité serait plus calculée et réfléchie chez les femmes » (Yvon Dallaire) …

Autre élément d’explication, les femmes qui assument de nombreuses responsabilités (familiales, professionnelles, éducatives etc) ont souvent moins de temps que les hommes pour penser / succomber à l’infidélité.

Le sociologue Eric Anderson va plus loin en affirmant que l’infidélité masculine serait inévitable et même utile à certains égards (trouver de nouveaux repères et de nouvelles sources de plaisir en dehors de son couple par exemple) …

Les hommes infidèles sont souvent jugés avec plus d’indulgence que les femmes infidèles. L’infidélité masculine est même en quelque sorte valorisée / encouragée socialement. Pour les hommes, le fait d’avoir de nombreuses conquêtes / de multiplier les relations est considéré comme un signe de réussite.

Soulignons enfin le fait que les femmes sont généralement moins longtemps infidèles que les hommes. Elles préféreront avouer plus tôt pour s’affranchir de leur remords ou pour décider de définitivement quitter leur conjoint … Elles vivent avec l’espoir du changement. Elles sont souvent prêtes à complètement changer de vie. Elles sont d’ailleurs plus nombreuses que les hommes à effectuer des demandes de divorces. Les hommes semblent de leur côté plus attachés au confort de leur vie familiale. Ils préféreront généralement cacher une relation et continuer à rester en couple le plus longtemps possible.

Devenir membre