L’infidélité : une question de générations

Petits rappels historiques

Dans une société de consommation où on tend à vouloir toujours plus et mieux, est-ce que l’amour et le sexe sont épargnés ? Qu’est-ce qui a changé depuis quelques décennies ? Qu’est ce qui a changé entre les dernières générations ?

‘Avant’, le mariage avait un statut institutionnalisé et durait toute une vie

Il fut un temps où se marier était sacré et où le divorce n’était pas du tout bien perçu … Il fut un temps où le sexe n’était pas une chose dont on parlait facilement … Il fut un temps où le père de famille subvenait tout seul aux besoins divers et variés et où la femme évoluait dans un monde qui ne lui convenait pas toujours … Il fut un temps où les rencontres étaient très surveillées et les parents intervenaient beaucoup plus dans le choix du partenaire …

Certes les relations extra-conjugales existent depuis toujours ainsi que les mœurs libertines.

Alors, qu’est-ce qui a vraiment changé ?

Aujourd’hui, les rencontres diverses et variées sont plus accessibles et ce grâce aux nouvelles technologies.

Les temps changent et la sexualité tend à prendre une tournure particulière. La notion de plaisir sexuel est entrée dans les mœurs et le sexe n’a plus pour but principal la fécondité ! Dans un monde où les libertés d’aimer semblent si grandes et sans limite comment trouver sa place  et ne pas tomber dans l’instabilité ?

L’amour / le couple : les codes ont changé, mais le fond est-il toujours le même ?

L’espérance de vie ayant augmenté avec les époques, il apparaît comme logique que les probabilités de changer de partenaire amoureux au cours de son existence soient plus grandes. On apprend dès le plus jeune âge qu’il faut travailler et se faire sa place dans la société, qu’il faut avoir une certaine stabilité financière pour élever des enfants et on constate par le nombre des divorces que toute relation n’est pas faite pour durer. La magie amoureuse ne semble plus du tout la même que par le passé ; en effet, il est bien loin le temps des contes de fées ! Malgré tout ceci, l’idée de trouver l’amour perdure de générations en générations !

Les codes ont changé, mais l’être humain dans son for intérieur reste identique à celui de n’importe quelle époque car quelle que soit la génération, tout le monde ressent des peines, des joies, des doutes, des interrogations et a besoin d’être aimé …

Plus le choix est grand, plus il est difficile ! C’est là la grande difficulté de l’époque actuelle et surtout en amour : étant donné que les rencontres sont plus faciles à faire que par le passé, comment être certain de faire le bon choix ? L’herbe n’est-elle pas plus verte ailleurs ?

L’amour est un sentiment humain. Les relations de couple ont changé avec les générations et la façon de les aborder aussi. Mais la notion d’amour n’est-elle pas restée la même ?

Quand l’âge nous éduque à l’infidélité …

1 – Les jeunes : des idéalistes

Plus idéalistes ou plus radicaux, toujours est-il que les jeunes ont une conception bien plus stricte de la fidélité. Ils sont ainsi moins tolérants sur la définition de l’infidélité, qu’ils font résolument débuter avec le fait d’embrasser quelqu’un d’autre, voire avant, dans le fait de draguer un(e) autre, ou de s’inscrire sur un site de rencontres.

Si les jeunes sont donc réfractaires à l’infidélité, ils ont également beaucoup plus de mal à l’assumer. Ils sont ainsi beaucoup plus nombreux à regretter leur acte et à culpabiliser.

Il faut dire que cette exigence envers eux-mêmes est entretenue par ce qui les anime et les conforte dans la fidélité, à savoir les valeurs de l’amour, du respect de l’autre, de la morale et de la religion.

Ils attendent de leurs partenaires la même droiture et la même conception du couple. Pour eux, la faute doit être avouée mais n’est pas pour autant pardonnée. Ils sont ainsi bien plus nombreux que leurs aînés à déclarer qu’ils quitteraient leur conjoint(e) s’ils apprenaient que celui-ci ou celle-ci leur avait été infidèle.

2 – Les moins jeunes : des pragmatiques

En matière de fidélité dans le couple, il semble que le temps qui passe ne favorise pas vraiment la sagesse, mais contribue au contraire à multiplier les occasions … et le passage à l’acte. Les 50-60 ans sont ainsi bien plus nombreux à avouer avoir déjà été infidèles. Notamment dans le milieu professionnel, puisqu’ils sont significativement plus nombreux à avoir été infidèles avec un ou une collègue ou au cours d’un déplacement professionnel.

Il en découle une vision moins idéalisée / plus réaliste du couple. Les personnes ayant plus de 35/40 ans se montrent nettement plus permissives, ne considérant pas que l’on puisse parler d’infidélité sans acte sexuel pour 52% d’entre eux. De même, leur(s) infidélité(s) passée(s) sont plus largement assumées que pour l’ensemble de la population. Plus pragmatiques, et peut-être plus consciente de leurs failles, ces personnes se disent plus tolérantes. Elles ne prônent pas l’aveu de l’infidélité à tout prix ; et quand bien même elles apprendraient avoir été trompés, cela n’entraînerait une rupture que pour 43% d’entre eux. Elles sont d’ailleurs presque deux tiers à penser qu’ils pourraient pardonner.

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